Je préfère être libre dans ma cellule qu’être prisonnier dehors…
Tel est le profil politique de ce « Diaiste », né pourtant bien après que l’ancien Président du conseil du gouvernement sénégalais soit écarté des affaires, sous le prétexte d’un projet de coup d’Etat. Ce qui coûtera à Dia Mamadou un embastillement de plus d’une décennie. Quand il fut gracié en 1974, son actuel disciple Djibril Seck était encore enfant, sur lequel veillait un père ayant fait ses humanités jusqu’à devenir ingénieur Météo de classe exceptionnelle. Le père de Djibril Seck fut aussi Conseiller technique au Ministère du Tourisme et des Transports aériens, avant de devenir Consultant en changements climatiques et environnement, prisé même par des instances internationales. Ainsi Monsieur Djibril Seck ne pouvait que suivre les traces de ce cadre et père modèle. Dakarois bon teint, il décrochera son Baccalauréat à l’ex lycée Technique d’Industrie Maurice Delafosse de Dakar, en série F1, Fabrication mécanique. Avec ce parchemin dans la poche, Djibril franchira la porte d’entrée de l’Ecole Nationale Supérieure Universitaire de Technologie (ENSUT). Ce qui lui permettra d’effectuer une formation à Air Sénégal, comme technicien en mécanique avion. Puis, Djibril Seck prendra les airs pour déposer ses baluchons à la prestigieuse Université de Moncton fondée en 1963, dans le Nouveau –Brunswick sur la côte Ouest du Canada : un établissement d’enseignement bilingue à dominante francophone, où les principaux ouvrages au programme sont rédigés en anglais. Cela va amener le francophone Djibril Seck à revêtir avec aisance un manteau anglophone.
«La pluie du matin ne retient pas le pèlerin ».
Ainsi le teigneux et bilingue Djibril Seck décrochera au Canada un baccalauréat ès sciences, soit l’équivalant d’un bac plus quatre années d’études. La dominante de sa formation est : majeure en Informatique (bases de données, gestion et contrôle de gestion) ; mineure en Sciences Politiques. Concomitamment, il suivra une formation bilingue en administration de bureau sur le système canadien. C’était à Ottawa. Le jeune sénégalais sera recruté par le gouvernement fédéral Canadien, au sein même de l’administration et des services. Puis il recevra l’offre d’un poste à la direction des Services Maritimes : »Monitoring & Information Management »( Surveillance et gestion de l’information ) au Ministère fédéral des gardes côtes canadiennes. Une structure qui s’occupe, entre autres activités, de l’entretien et de l’aide à la navigation, de l’information des navigateurs sur la sécurité maritime.
Quand la couleur de la peau opprime la compétence
Cependant sa position méritée sera secouée par des actes racistes : un de ses collègues canadiens ne put accepter cette promotion.
Ce xénophobe engagera alors des actions syndicales pour le retrait de l’offre sacrant Monsieur Djibril Seck, qui perdra au finish ce privilégié et envié poste ; ceci d’autant plus qu’une loi de ce pays stipule qu’il faut obligatoirement être né dans une province du Canada pour y prétendre. Face à cette situation, l’idée d’un retour au pays natal germera dans la tête du jeune cadre sénégalais. C’était en 2006.
Retour au pays natal avec un challenge
Prototype même du scientifique convaincu et convainquant, en plus sûr de ses idées, Djibril Seck débarquera au Sénégal, avec un challenge : participer à la gestion des affaires de son pays, afin de lutter contre la pauvreté et le sous-emploi des jeunes, en particulier. Un pari pas impossible, parce que Monsieur Djibril Seck avait eu l’opportunité d’échanger avec les autorités étatiques sénégalaises d’alors. En effet, suite au naufrage du bateau le Joola en 2001, il avait adressé à l’époque un courrier au Président Abdoulaye Wade, pour lui présenter ses sincères condoléances suite à ce drame. Idrissa Seck, Ministre d’Etat Directeur de cabinet du président de la République, à l’époque, répondra à sa lettre, avec adresse postale. C’était le début d’échanges épistolaires soutenus entre les deux hommes, autour des problèmes du pays et d’esquisses de solutions possibles.
Le Virus de la politique
Ses échanges réguliers avec Idrissa Seck, amèneront finalement Djibril à militer au MSIS puis au parti Rewmi, que fondera l’ancien numéro 2 du PDS et du Gouvernement, poussé dans l’opposition. Mais leur compagnonnage fera long feu, puisque Djibril Seck finira par rejoindre le Mouvement pour le Socialisme et l’Unité (MSU), fondé par le défunt et illustre Président Mamadou Dia, dont un des grands pères de Djibril, était un des fidèles compagnons. Dans ce parti, il sera bien reçu et intégré par le leader Monsieur Massène Niang. Monsieur Djibril Seck se chargera de la restructuration de leur parti et son maillage au plan national, en se fondant sur les lumineuses pensées du grand « MAWDO » : investir sur l’humain, afin d’optimiser les chances d’un développement durable et optimal.
Djibril Seck rend un vibrant hommage à un homme exemplaire qui a marqué son existence. il s’agit de son père Mansour Seck, mentionné dans le dictionnaire international des hommes de Sciences aux USA « American Biographical Institute », diplômé de l’École nationale de la météorologie française comme ingénieur Météo. Premier Directeur de la Météorologie Nationale du Sénégal de 1964 à 1985 (Fondateur). Il avait eu l’honneur, en 1992 de rédiger le rapport national sur la conférence de l’ONU concernant le développement et l’environnement, tenue à Rio en juin de la même année. Docteur en météorologie de l’université de Paris-Sorbonne avec mention » très honorable », il est médaillé d’or de l’Organisation Mondiale de la Météorologie (OMM) en 1988. Il est aussi Chevalier de l’ordre national du mérite (1976), Officier de l’Ordre national du mérite (1987) et Commandeur de l’Ordre national (1992).
Entretien réalisé par Demba Sy
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